En savoir plus sur l'annexe de Replay.
Page 41 : Broderbund

Broderbund Software a grandi très vite au début des années 80, grâce à une série de hits comme Lode Runner, Choplifter, et mon Karateka. En 1986, l'entreprise s'était éloignée des jeux et recentrée sur l'edutainment et les logiciels de productivité. Leurs produits phares étaient la série Where in the World is Carmen Sandiego ? et The Print Shop. Ce n'était plus vraiment un studio de jeu vidéo.
En me lançant dans le développement de Prince of Persia en solo à 22 ans, j'étais déjà un peu un dinosaure. Tout comme l'Apple II sur lequel je le développais. Mais j'étais trop têtu pour changer de plans.

Page 45 : Dix astuces
Ma liste de conseils sur la création de jeux est passée au fil des années de dix à vingt astuces. Si vous voulez la partager avec un développeur de jeux dans votre entourage, vous pouvez la télécharger gratuitement en PDF (en anglais ou en français) depuis l'onglet Bibliothèque.
Page 50-51 : Czernowitz
La ville natale de mon grand-père, Czernowitz (aujourd'hui Chernivtsi en Ukraine), a une aura aussi spéciale que persistante. Grâce au travail d'anciens habitants et d'archivistes, et notamment celui du site Ehpes, j'ai eu accès à une mine d'or d'informations dont je me suis inspiré pour dessiner le monde dans lequel il a passé son enfance et sa jeunesse. Je reviens plus en détail sur mes sources dans les notes du chapitre 4, qui se concentre sur Czernowitz (1900-1914).
Quand mon père et moi avons eu cette conversation au milieu des années 80, Czernowitz était alors Chernovtsy, dans l'Union soviétique. (À savoir : l'actrice Mila Kunis, née en 1983, vient de là-bas.)

Page 54 : Le Touquet
Dans mon enfance, à New York, je n'avais qu'une idée assez vague d'où se situaient les villes françaises dont parlait mon père, ou de ce à quoi elles ressemblaient. Ma confusion était d'autant plus grande qu'il faisait souvent référence au Touquet en utilisant son autre nom, Paris-Plage. Pendant longtemps, je l'amalgamais avec Paris.
J'ai visité Le Touquet-Paris-Plage pour la première fois à l'été 2021, pour faire des recherches pour ce livre. J'ai eu la chance de rencontrer le meilleur guide dont j'ai pu rêver : Alain Holuigue, de la Société académique du Touquet-Paris-Plage (l'association historique locale).
Alain m'a emmené faire de longues promenades sur le front de mer et en ville, m'expliquant ce qui avait changé ou non depuis les années 30. Il m'a notamment parlé des développements construits après-guerre pour les touristes, qui étaient venus remplacer les anciennes villas en bord de mer par des immeubles modernes et des hôtels. Après mon retour à Montpellier, Alain m'a envoyé un véritable trésor de vieilles cartes postales et autres recommandations d'ouvrages. Ces références m'ont été inestimables lorsque j'ai dessiné les chapitres 2, 3, 4 et 6 de Replay.



Page 56 : La Ligne Maginot

La ligne Maginot était un réseau en béton de bunkers, tunnels et batteries de tir construits par la France après la Première Guerre mondiale, le long de la frontière avec l'Allemagne. Le but était de rendre la France imprenable et de faire en sorte que les terribles batailles et les pertes de la guerre de 1914 ne se reproduisent plus jamais. Comme beaucoup de plans s'inspirant des leçons tirées de guerres passées, il avait une faille.

Des troupes britanniques franchissent un pont pour rentrer dans une forteresse souterraine française couverte de végétation.
Page 57 : « Mais elle ne voulait pas quitter New York. »

Certains lecteurs se sont demandé pourquoi ma grand-mère était réticente à l'idée de rejoindre son mari à Cuba en 1940. Sans visa pour les États-Unis, il ne pouvait se rendre à New York. Après plus d'un an de séparation, pourquoi n'avait-elle pas plus hâte qu'ils soient réunis ?
Pour moi, cela a du sens au vu de leur statut de réfugiés. Leur priorité absolue était de mettre hors de danger les autres membres de leur famille, au premier chef mon père, Lisa et les grands-parents à Vienne. À Cuba, Papi vivait un peu dans les limbes. Il n'avait pas de permis pour pratiquer la médecine ; son cercle d'amis était essentiellement composé de réfugiés qui souhaitaient eux aussi quitter Cuba au plus vite. Ma grand-mère, fraîchement arrivée à New York, devait trouver du travail, se créer une stabilité financière, et rassembler des affidavits pour persuader les autorités migratoires américaines de laisser son mari et ses parents la rejoindre. Retrouver Papi à La Havane devait constituer à ses yeux un voyage extravagant qu'ils ne pouvaient se payer, qui ne les ferait pas avancer et n'aiderait pas non plus le reste de la famille.
Par ailleurs, plusieurs membres de la famille m'ont laissé entendre que Grani avait passé la plupart de leurs 70 ans de mariage en colère contre Papi, pour des raisons qui la regardaient. (Il n'en dit rien et n'y fait même pas allusion dans ses mémoires.)

Ce chapitre de l'autobiographie de Papi (PDF) inclut des détails qui donnent un aperçu et une meilleure compréhension de leur situation à l'époque. La dernière page est un poème qu'il a écrit pour sa fille (ma tante Johanna, alors âgée de 4 ans) après son arrivée à New York.
Page 59 : Au Musée Carnavalet

J'adore ce petit musée dans le quartier du Marais, dédié à l'histoire de Paris. J'y suis allé souvent au fil des années pour faire des recherches sur différents projets, dont The Last Express et Templiers.
Le musée a fermé pour rénovations en octobre 2016, quelques mois après la visite dessinée ici. Il a réouvert au public en 2021.
Page 64 : La plage

J'ai dessiné ces pages deux fois. Dans la première version, réalisée avant d'avoir visité Le Touquet et rencontré Alain, j'avais dessiné une plage française générique des années 30. Après avoir vu Le Touquet de mes propres yeux, je me suis vite rendu compte que ça ne conviendrait pas : n'importe quel habitant verrait la différence.
Alain a été d'une grande aide et m'a fourni de nombreuses références, dont des vues aériennes de la ville avant-guerre et des photos de ses cabines de plage à la forme caractéristique. La piscine géante du front de mer (ci-dessous) a été vidée et abandonnée après l'occupation allemande, et plus tard détruite.
Deux ans plus tard, à Cuba, mon père a réalisé de mémoire ces dessins du Touquet au crayon.

Page 68 : Dunkerque
La vitesse et le caractère écrasant de la défaite française face à l'invasion allemande de 1940 ont constitué un profond choc pour les Français. Dunkirk, le film de 2017 de Christopher Nolan, met en scène la bataille de France du point de vue des troupes britanniques piégées sur les plages du nord, en attente de transports pour s'échapper du pays qu'elles étaient venues aider.

En savoir plus sur l'annexe de Replay.